Clémence et Alison : trois histoires

Voici le résultat de cette année de labeur, couronnée par le premier et les deux deuxième prix ex aequo du concours de l'Écho des collines pour les écrivains en herbe !
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dessin par l'auteur pour la couverture de son histoire« Mais ce ne sont pas mes courses,ça ! Je vous assure !» s’écria Alison, en posant les marchandises sur le tapis roulant.
« C’est bien votre panier, non ? demanda la caissière
- Oui, c’est celui de ma mère, enfin, je crois. Mais je n’ai pas du tout pris cela répondit Alison en montrant les marchandises
- Bon, qu’est ce qu’on fait ? s’impatienta un monsieur qui attendait derrière Alison.
- Excusez-moi. »

Alison reprit les affaires qu’elle venait de déposer sur le tapis roulant et s’en alla vers les rayons. Il avait une explication à trouver quelque part.

Ah ! là-bas ! « Madame excusez moi ! Madame, vous m’entendez ? »
Alison se rapprochait d’une personne élégante qui lui tournait le dos. En se retournant, Alison découvrit le visage d’une dame assez âgée, au regard vif.
« Madame, excusez–moi, ce sac est le mien.
- Comment ?
- Oui, regardez !
- Où avais-je ma tête ? J’ai dû me tromper. Excusez-moi.
- Mais non, c’est peut être moi qui me suis trompée. Nous avons les mêmes sacs ! C’est normal que nous les ayons échangés» 

dessin par l'auteur de clémenceDe retour à la maison, Alison raconta cet incident à sa mère, puis se mit à faire ses devoirs. Elle eût du mal à se concentrer car elle pensait à cette dame au regard si tendre et profond, à la fois. Comment s’appelle t’elle ? J’aimerais tant la retrouver. Elle avait l’air si gentille.

De son côté, Clémence était rentrée chez elle. En préparant sa valise pour partir en voyage, elle repensait à Alison. Quand je pense à tout ce que j’ai fait dans ma vie, je suis heureuse d’avoir vécue. Je regrette pourtant de ne pas avoir eu d’enfants et de petits enfants. J’aurais pu passer du temps avec eux. Cette jeune fille que j’ai rencontrée, je l’aurais l’emmener faire des voyages, aller au cinéma… On aurait chanté.

Pas une journée ne passa sans qu’Alison ne pensa à Clémence. Le mercredi suivant, elle se décida à retourner dans le magasin où elle l’avait rencontrée. Peut être y serait-elle. Elle parcourut, plusieurs fois, toutes les allées du magasin mais n’y retrouva pas Clémence
«  Excusez-moi, dit-elle à la caissière qui avait été témoin de l’incident, je cherche la vieille dame qui a fait ses courses, ici, la semaine dernière. Nous avions échangé nos paniers. Vous ne savez pas si elle a l’habitude de venir ici ?
- Non, je ne l’ai pas revue. Mais , vous savez, on en voit du monde ! Peut être pouvez-vous laisser une annonce sur le tableau, à l’entrée. »
Alison déposa donc une annonce. Elle demanda ensuite à la caissière s’il était possible qu’elle en informe toutes ses collègues.
« C’est très important pour moi, insistait-elle. Je vous laisse mon numéro de téléphone. Oh, si vous pouviez me prévenir. »

dessin par l'auteur d'alisonQuand son téléphone sonna, Alison s’était résignée. Cela faisait trois semaines qu’elle avait déposé son annonce et personne ne l’avait appelée.
«  Allo ?
- Bonjour, je suis Clémence, la dame du panier, dans le magasin, vous vous en souvenez ?
- Oh oui, bien sûr ! s’exclama Alison. Comme je suis contente de vous entendre.
- Vous me cherchez ? m’a-t-on dit.
- J’aimerais tellement vous rencontrer. Je suis allée, plusieurs fois, au magasin pour vous y retrouver mais vous n’y veniez plus. Avez-vous des soucis ?
- Non, pas du tout ! Je suis âgée mais je suis en pleine forme, tu sais. Je reviens d’un voyage au Canada. Alors quand nous rencontrons–nous, car moi aussi, j’ai bien envie de te revoir ?

Alison et Clémence se retrouvèrent devant le magasin où elles s’étaient rencontrées, la première fois. Alison se précipita dans les bras de Clémence. Clémence en fut si touchée que des larmes coulèrent sur ses joues.
« Excusez-moi mais vous me faites tellement penser à ma grand-mère que j’ai adorée, dit Alison. J’ai l’impression que nous nous connaissons depuis longtemps.
- Oui, c’est étrange. Moi aussi, je ressens cette impression. J’ai souvent pensé à toi depuis cette histoire de paniers. Pour moi, tu serais comme une petite fille que je n’aurais pas eue. Mais nous devons faire davantage connaissance, et faire attention à notre imagination, tu ne crois pas ? Peut être allons nous être déçues. »

dessin par l'auteur de clémence et alison jardinantAlison et Clémence passèrent, par la suite, plusieurs après midi ensemble. Alison venait chez Clémence. Parfois, elles restaient là. Clémence racontait sa vie, montrait des photos. Elles préparaient des gâteaux pour le goûter et à la belle saison, elles faisaient, toutes les deux, du jardinage. Clémence aidait Alison à faire ses devoirs de classe.
D’autres fois, elles sortaient. Elles adoraient aller au cinéma, faire les boutiques ensemble ou faire de grandes promenades dans la nature. Elles s’entendaient si bien ! Elles étaient devenues si complices.

Clémence entra dans la famille d’Alison, peu à peu. La mère d’Alison fut d’abord très réservée. Mais Alison semblait, à nouveau, si heureuse.
« Vous savez, dit, un jour, la mère d’Alison à Clémence, la disparition de sa grand-mère l’a tellement affectée. Vous êtes comme, tombée du ciel, Clémence ! » 

FIN



Epilogue


Alison se maria avec Sébastien, un garçon qu'elle rencontra, pendant ses études. Ils choisirent de faire leur voyage de noces en Floride. Sachant le goût de Clémence pour les séjours, ils lui proposèrent de les accompagner. D'abord réticente, elle finit par céder sous l'insistance d'Alison.
C'est à Miami que Clémence rencontra Georges, un français qui s'était installé aux Etats Unis pur ses affaires. Ils tombèrent amoureux et Clémence resta vivre là-bas avec Georges. Ils reviennent, de temps en temps, en France où ils retrouvent Alison et Sébastien qui ont emménagé dans la maison de Clémence.

Gaëlle